Écrire un texte hybride, entre l’essai et la fiction

« Ne me fourre pas dans une catégorie avant même de me connaître. » 

Bill, le personnage de John Irving, ne demande que cela, qu’on ne lui colle pas une étiquette, car il est à lui seul, bien des personnages. C’est le titre du livre A moi seul bien des personnages et une invitation mordante à la tolérance et à la complexité. Comme auteur, on rêve parfois de la même chose : qu’on ne nous fourre pas une étiquette de romancier, de témoin, ou d’essayiste. En se libérant de ces corsages serrés, l’écriture d’un livre est plus facile, vous verrez. 

« Je sais sur quoi j’ai envie d’écrire, mais ce thème se prête aussi bien à l’essai qu’à la fiction. Dois-je me lancer dans un roman ? Un récit historique ? Un essai sociologique ? » Cet atelier s’adresse à tous ceux qui se posent cette question, en amont ou pendant l’écriture. Mon idée est de vous apprendre à oublier ces questions et à écrire votre histoire en circulant librement entre les genres. 

La rentrée littéraire de septembre 2023 a confirmé avec Neige Sinno et son roman Triste Tigre une tendance déjà à l’œuvre. On peut écrire un texte hybride, qui ressort du récit autobiographique, de l’étude littéraire, du témoignage et de l’Histoire, et qui soit juste, précisément parce qu’il choisit de ne pas choisir. 

Cette liberté de ton et de genre requiert quelques techniques, que j’ai travaillées en écrivant Vivre nu et que j’utilise depuis. 

La recherche documentaire est longue, passionnante ; elle est surtout infinie. Pendant cet atelier, je vous montrerai d’abord comment on fouille, et quand s’arrêter. Où chercher ses sources, combien de temps, comment les sélectionner ? C’est d’autant plus intéressant quand vous exhumez un thème ou une partie de l’Histoire méconnus. Comment les rendre intelligibles, accessibles et attrayants ? L’Histoire qu’on nous apprend est une sélection de choses que l’on a jugées importantes à retenir. Le livre hybride conteste cette sélection et en propose une autre, une Histoire alternative, où les « détails de l’Histoire » deviennent la matrice essentielle. 

La partie narrative, qui touche à l’intime, peut être libératrice sans qu’on trouve un moyen de la « raccrocher » aux éléments du texte qui touchent à l’essai. Là aussi, l’atelier sera l’occasion d’apprendre à écrire l’intime, la famille et le corps. L’Histoire n’est pas une discipline, ce sont aussi des femmes et des hommes qui ont traversé des événements, les ont portés et éprouvés. Ce récit du quotidien est délicat et essentiel, car c’est lui qui créera l’empathie chez le lecteur, ainsi que l’identification qui lui donnera envie d’en apprendre plus sur le thème que vous exhumez. 

Un atelier par correspondance, comment ça marche ?

L'atelier débute par une rencontre en visioconférence avec Margaux et votre groupe, le jeudi 11 juillet à 18h00 (le lien vous sera envoyé 2 jours avant le début de l'atelier). Ensuite, chaque vendredi, vous recevrez par e-mail un exercice d’écriture proposé par Margaux que vous lui enverrez avant le mercredi suivant. Margaux lira votre texte et vous adressera son retour personnalisé sur les points forts et les points faibles du texte, avec ses conseils pour la suite. En parallèle, vous aurez la liberté de partager vos textes avec les autres participants de l'atelier.

Méthode pédagogique de l'atelier

● Objectif pédagogique principal : Acquérir des outils pour construire une histoire passionnante

● Comment sont orchestrées les consignes ? Les participants arrivent avec une matière personnelle (une idée d'histoire, quelques pages d'un manuscrit, un début de texte, ...) et on travaille ensemble à partir de là. Les consignes donneront l'occasion de travailler sur un projet long au fil des semaines.

● Prévoir du temps pour écrire à la maison ? Oui

● Y a-t-il des pré-requis nécessaires pour suivre cet atelier ? Non

● L’atelier nécessite-t-il d’avoir un début de projet ? Oui

● Accent sur la théorie ? Non